LE MATOUFÉ – ARDENNE – FAMENNE
Ce plat est une des préparations les
plus populaires de l’Ardenne et de la Famenne.
Le nom de matoufé est à rapprocher de
la spécialité lyonnaise « le matefaim » préparée avec des ingrédients
identiques et destinée à rassasier, à mater la faim. Matoufé signifierait
« il m’a étouffé ».
Mais le mot se rencontre dans d’autres
régions avec d’autres significations, en picard, le « matouflet »
désigne quelque chose ou quelqu’un de gros, replet.
Ailleurs, un blanc bec qui se gonfle
du col est affectueusement appelé « on p’tit matoufèt ».
A Namur, le matoufèt est un soufflet
sur la figure.
Une préparation similaire ce retrouve
en Gaume où il porte le joli nom de « touillis » ou
« touillisse » en rapport avec le fait qu’il faut toujours tourner
dans la préparation pendant la cuisson.
Ce plat, autrefois très fréquent et souvent
lié au folklore, était le plat qui terminait un peu partout les grands feux.
Mais le Matoufé n’est pas seulement un
plat de fête, c’était aussi le plat ordinaire du souper où il remplaçait le
beurre sur les tartines. Froid entre deux tartines, il était le repas que le
laboureur ou les forestiers emportaient pour leur journée de labeur. Plat du
pauvre, il devenait dans certaines régions, comme à Aywaille un plat de luxe
qui agrémentait le déjeuner du dimanche.
Quelle en est sa composition ?
Suivant les régions et les recettes, les ingrédients diffèrent légèrement.
Roger Pinon, répartit les différences
géographiquement : à l’ouest c’est une crêpe, à l’est et à Huy une
omelette, en Ardenne liégeoise une bouillie qui peut aussi être sucrée,
ailleurs une sorte de tarte à l’omelette.
Pour encore corser les définitions,
dans certains vieux dictionnaires, le matoufèt est une compote de groseilles
vertes ou un ragoût de différents morceaux de viandes mais encore un fromage
comme à Neuville-en-Condroz et les environs où le matoufèt est préparé avec de
la makèye saupoudrée de sel et poivre que l’on mélange pour obtenir un appareil
homogène.
Concrètement, de nos jours le matoufé
est un mélange d’œufs, de lait, d’eau et de lard.
Comme il est nécessaire de mélanger,
touiller, pendant toute la cuisson du mélange œufs farine, le matoufé est en
réalité une crêpe déchirée tout comme les œufs brouillés le sont à l’omelette.
Dans sa simplicité, ce plat est un
grand et noble plat populaire, que la Confrérie du Matoufé de Marche-en-Famenne
honore par sa devise : « Noblesse oblige ».
La Confrérie du Matoufet
La
recette de la Confrérie du Matoufé
Ingrédients :
pour 4 personnes
200 g de lard maigre salé non fumé
2 tasses de lait
1 tasse d’eau
1 c à s de farine
8 œufs
Sel
Poivre
Préparation :
Dans
une grande poêle à large bord, faire rissoler le lard découpé en petits
lardons.
Mélanger
les deux tasses de lait, la tasse d'eau et la cuillère à soupe de farine.
Ajouter
les 8 œufs battus vigoureusement, assaisonner.
Verser
dans la poêle avec le lard, cuire en remuant.
Servir chaud sur une assiette ou sur du pain
gris.
Une recette du pays de Charleroi similaire au Matoufé
Recette très proche de la classique mais ici la farine a été remplacée par du pain.
Vôte
au pain : pour 1 à 2 personnes
4 tranches de
lard frais
6 œufs
2 tartines
rassies
1 verre de lait
1 gros morceau de
beurre
Sel
Poivre
Muscade.
Préparation :
Dans un plat,
mettre tremper le pain dans le lait, râper de la noix de muscade, saler et
poivrer.
Le pain ayant
absorbé tout le lait, ajouter les œufs et battre le tout.
Dans une poêle,
chauffer du beurre y faire rissoler le lard découpé en lardons.
Verser les œufs
au pain sur les lardons et cuire la Vôte à votre convenance.
Ce plat roboratif se suffit à, lui-même.
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