jeudi 21 mars 2019

LE MATOUFET


LE MATOUFÉ – ARDENNE – FAMENNE

Ce plat est une des préparations les plus populaires de l’Ardenne et de la Famenne.
Le nom de matoufé est à rapprocher de la spécialité lyonnaise « le matefaim » préparée avec des ingrédients identiques et destinée à rassasier, à mater la faim. Matoufé signifierait « il m’a étouffé ».
Mais le mot se rencontre dans d’autres régions avec d’autres significations, en picard, le « matouflet » désigne quelque chose ou quelqu’un de gros, replet.
Ailleurs, un blanc bec qui se gonfle du col est affectueusement appelé « on p’tit matoufèt ».
A Namur, le matoufèt est un soufflet sur la figure.
Une préparation similaire ce retrouve en Gaume où il porte le joli nom de « touillis » ou « touillisse » en rapport avec le fait qu’il faut toujours tourner dans la préparation pendant la cuisson.
Ce plat, autrefois très fréquent et souvent lié au folklore, était le plat qui terminait un peu partout les grands feux.
Mais le Matoufé n’est pas seulement un plat de fête, c’était aussi le plat ordinaire du souper où il remplaçait le beurre sur les tartines. Froid entre deux tartines, il était le repas que le laboureur ou les forestiers emportaient pour leur journée de labeur. Plat du pauvre, il devenait dans certaines régions, comme à Aywaille un plat de luxe qui agrémentait le déjeuner du dimanche.
Quelle en est sa composition ? Suivant les régions et les recettes, les ingrédients diffèrent légèrement.
Roger Pinon, répartit les différences géographiquement : à l’ouest c’est une crêpe, à l’est et à Huy une omelette, en Ardenne liégeoise une bouillie qui peut aussi être sucrée, ailleurs une sorte de tarte à l’omelette.
Pour encore corser les définitions, dans certains vieux dictionnaires, le matoufèt est une compote de groseilles vertes ou un ragoût de différents morceaux de viandes mais encore un fromage comme à Neuville-en-Condroz et les environs où le matoufèt est préparé avec de la makèye saupoudrée de sel et poivre que l’on mélange pour obtenir un appareil homogène.
Concrètement, de nos jours le matoufé est un mélange d’œufs, de lait, d’eau et de lard.
Comme il est nécessaire de mélanger, touiller, pendant toute la cuisson du mélange œufs farine, le matoufé est en réalité une crêpe déchirée tout comme les œufs brouillés le sont à l’omelette.
Dans sa simplicité, ce plat est un grand et noble plat populaire, que la Confrérie du Matoufé de Marche-en-Famenne honore par sa devise : « Noblesse oblige ».
 La Confrérie du Matoufet

La recette de la Confrérie du Matoufé

Ingrédients : pour 4 personnes

200 g de lard maigre salé non fumé
2 tasses de lait
1 tasse d’eau
1 c à s de farine
8 œufs
Sel
Poivre

Préparation :

Dans une grande poêle à large bord, faire rissoler le lard découpé en petits lardons.

Mélanger les deux tasses de lait, la tasse d'eau et la cuillère à soupe de farine.
Ajouter les 8 œufs battus vigoureusement, assaisonner.
Verser dans la poêle avec le lard, cuire en remuant.

Servir chaud sur une assiette ou sur du pain gris.

Une recette du pays de Charleroi similaire au Matoufé
 Recette très proche de la classique mais ici la farine a été remplacée par du pain.

Vôte au pain : pour 1 à 2 personnes


4 tranches de lard frais
6 œufs
2 tartines rassies
1 verre de lait
1 gros morceau de beurre
Sel
Poivre
Muscade.

Préparation :

Dans un plat, mettre tremper le pain dans le lait, râper de la noix de muscade, saler et poivrer.
Le pain ayant absorbé tout le lait, ajouter les œufs et battre le tout.
Dans une poêle, chauffer du beurre y faire rissoler le lard découpé en lardons.
Verser les œufs au pain sur les lardons et cuire la Vôte à votre convenance.

Ce plat roboratif se suffit à, lui-même.


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